Dans le domaine de la cybersécurité, le terme backdoor désigne une méthode discrète d’accès à un système informatique. Les backdoors sont utilisées par des cybercriminels ou même des gouvernements pour contourner les mesures de sécurité et obtenir un contrôle non autorisé sur un appareil, un réseau ou une application. Quels sont les risques liés aux backdoors et comment vous protéger ?
Qu’est-ce qu’une backdoor ?
Une backdoor ou porte dérobée est une méthode d’accès à un système ou à un réseau en contournant les systèmes de sécurité existants. Comme les virus et les malwares, la backdoor opère en arrière-plan et est difficile à déceler.
Les backdoors peuvent être installées délibérément dans un système pour des raisons de maintenance ou introduits par des hackers. Les backdoors ne sont donc pas nécessairement malveillantes. Ils peuvent être utilisés par des agences gouvernementales ou des entreprises dans le cadre d’activités d’espionnage ou de surveillance.
Dans certains pays, des lois ou des programmes de cybersurveillance obligent les fabricants de logiciels et de matériels à insérer des backdoors. L’objectif étant que les autorités puissent accéder aux informations si nécessaire. Par exemple, l’affaire PRISM a mis en lumière la surveillance des communications par les agences américaines, utilisant des backdoors pour intercepter les données en transit sur Internet. Dans d’autres pays, comme la Chine, des lois de cybersécurité imposent aux entreprises d’intégrer des mécanismes permettant à l’État d’accéder aux informations.
D’un autre côté, lorsque introduites par les hackers, les backdoors peuvent être utilisées pour exploiter le système à des fins criminelles.
Il existe deux principaux types de backdoor :
- Porte dérobée matérielle : intégrée lors de la conception d’un appareil ou d’une puce électronique. Ces backdoors sont difficiles à détecter et peuvent permettre un accès illimité à l’appareil.
- Porte dérobée logicielle : créée par l’installation de logiciels malveillants qui ouvrent des accès cachés à un système. Ces backdoors peuvent être déguisées en fichiers inoffensifs ou en applications légitimes.
Comment fonctionne une backdoor ?
Une backdoor fonctionne de manière similaire à une porte dérobée dissimulée à l’arrière d’une maison, permettant d’entrer sans laisser de traces d’intrusion. Il établit une connexion discrète entre l’appareil ou le réseau de la victime et l’attaquant, permettant à ce dernier d’entrer et de sortir à sa guise sans être détecté.
Contrairement aux vers informatiques, qui se propagent automatiquement, les backdoors ne peuvent pas se répandre par elles-mêmes. Elles nécessitent une action manuelle, comme l’exécution d’un fichier malveillant. Elles peuvent également être intégrées à un logiciel légitime pour passer inaperçues. Ces backdoors peuvent être dissimulées dans les pièces jointes d’e-mails ou dans d’autres programmes.
Une fois installée, la backdoor offre à l’attaquant un contrôle total à distance sur le système compromis. Elle peut alors voler des données sensibles, installer d’autres malwares, ou prendre le contrôle total du dispositif. Dans certains cas, la backdoor peut se répliquer, se propager vers d’autres systèmes, ou se cacher en modifiant les paramètres du système pour se rendre indétectable.
L’un des aspects les plus dangereux d’une backdoor est sa persistance. Même si la victime tente de réparer ou de mettre à jour son système, la porte dérobée peut rester active, cachée dans des recoins du système.
Quels sont les risques d’une attaque backdoor ?
Les portes dérobées permettent aux cybercriminels d’accéder à des informations confidentielles. Ils peuvent avoir accès aux mots de passe, aux informations bancaires, aux données clients et secrets commerciaux ou même aux informations gouvernementales sensibles. Ces données peuvent ensuite être revendues sur le marché noir ou utilisées à des fins malveillantes.
Une porte dérobée est conçue pour échapper aux systèmes de détection classiques, rendant son identification difficile. Les utilisateurs ne se rendent même pas compte qu’ils sont compromis pendant une longue période, ce qui aggrave les dommages potentiels.
L’attaquant peut alors élever ses privilèges sur le système et obtenir un contrôle total sur l’appareil ou le réseau. Cela peut entraîner la prise en charge complète du système compromis, la propagation de logiciels malveillants supplémentaires, et l’utilisation du système pour mener des attaques contre d’autres cibles.
Les backdoors peuvent également être utilisées comme point de départ pour des attaques en chaîne sur les attaques par ransomware, les attaques DDoS ou les attaques ciblant d’autres systèmes au sein d’un réseau.
Exemples concrets de backdoor
Backdoor dans les cartes Mifare (2024)
Un chercheur de Quarkslab a récemment découvert une porté dérobée matérielle sur les cartes Mifare de la société Shanghai Fudan, utilisées notamment dans les paiements sans contact. La backdoor permet l’authentification avec une clé secrète commune à toutes les cartes des modèles FM11RF08S et FM11RF08. Selon ses tests, l’attaquant peut craquer toutes les clés d’une carte en environ 15 minutes, voire moins si peu de clés sont définies. Cette vulnérabilité s’étend à plusieurs autres modèles, y compris ceux fabriqués par NXP Semiconductors et Infineon Technologies, exposant ainsi de nombreux systèmes de sécurité.
Backdoor de SolarWinds (2020)
L’attaque SolarWinds est un autre incident majeur de cyberespionnage. Des attaquants ont compromis le logiciel de gestion réseau SolarWinds. Ce logiciel est utilisé par de nombreuses agences gouvernementales et entreprises à travers le monde pour la gestion des réseaux et systèmes. En insérant une backdoor dans une mise à jour légitime du logiciel, les attaquants ont pu accéder à des réseaux sensibles. La backdoor Sunburst a permis aux pirates d’accéder à des données privées, y compris celles des agences gouvernementales américaines, pendant plusieurs mois sans détection.
Backdoor Superfish de Lenovo (2014)
En 2014, les utilisateurs de Lenovo ont commencé à se plaindre d’une backdoor préinstallée, appelée Superfish sur les forums. Il s’agit d’un logiciel publicitaire qui, en plus de diffuser des publicités non sollicitées, installe un certificat de sécurité racine sur les systèmes affectés. Ce programme permet à l’attaquant d’intercepter des communications HTTPS et d’effectuer des attaques de type Man-in-the-Middle (MITM). Ce scandale a mis en lumière les risques de préinstaller des logiciels non sécurisés sur des appareils grand public.
L’attaque Stuxnet (2010)
Stuxnet est l’une des attaques informatiques les plus notoires, visant des installations nucléaires iraniennes. Ce vers informatique sophistiqué contient plusieurs backdoors pour accéder aux systèmes industriels. Il a été utilisé pour perturber le fonctionnement des centrifugeuses nucléaires de l’Iran en sabotant les systèmes de contrôle industriels (SCADA), tout en restant discret pendant une longue période. Stuxnet est un exemple parfait de backdoor intégrée dans un logiciel pour une attaque ciblée.
Comment détecter une backdoor ?
Reconnaître une attaque backdoor peut être complexe en raison de la discrétion de ces programmes malveillants. Pour détecter une porte dérobée, vous pouvez utiliser des outils de détection spécialisés pour surveiller les journaux systèmes. Effectuer régulièrement des analyses antivirus ou antimalware peut également être utile.
Certains signes peuvent vous alerter :
- Le système devient lent, l’attaquant utilise les ressources de l’ordinateur à distance.
- Des connexions réseau inhabituelles ou non autorisées sont établies.
- Des programmes ou des processus inconnus apparaissent dans le gestionnaire de tâches.
- Les paramètres de sécurité (pare-feu, logiciels de sécurité ou mot de passe) sont modifiés.
- Des fonctions inhabituelles sont activées : ouverture de fenêtres ou de programmes sans votre intervention, programme inconnu qui apparaît.
Comment supprimer une backdoor ?
Si vous remarquez que votre appareil présente les signes d’une backdoor, vous pouvez prendre les mesures suivantes pour supprimer la menace :
- Isolez l’appareil ou le réseau compromis pour empêcher la propagation.
- Réinitialisez tous les mots de passe importants, y compris ceux des comptes administratifs, des appareils et des services en ligne.
- Scannez votre appareil avec un antivirus et antimalware à jour.
- Si votre antivirus n’a pas identifié la menace, vous pouvez vous tourner vers des outils spécialisés pour les backdoors. Par exemple, Rootkit Hunter peut détecter des rootkits sur les systèmes Linux ou HitmanPro pour les systèmes Windows.
- Utilisez des outils comme Process Explorer pour rechercher des processus suspects ou des connexions réseau inhabituelles qui pourraient être liées aux backdoors.
- Une fois les backdoors identifiées, supprimez les fichiers suspects. N’oubliez pas les exécutables, les scripts et les DLLs utilisés pour établir les backdoors.
- Certaines backdoors modifient les clés de registre ou les fichiers de configuration pour s’assurer qu’ils redémarrent après chaque reboot. Utilisez un éditeur de registre ou un utilitaire de nettoyage pour rétablir les paramètres d’origine.
- Si les backdoors ont installé des comptes utilisateurs ou des services supplémentaires, supprimez-les. Vérifiez également les privilèges des comptes existants pour détecter toute élévation de privilèges non autorisée.
Comment se protéger des backdoors ?
Les bonnes pratiques en matière de sécurité peuvent prévenir l’installation de backdoors dans votre système. De manière générale, elles vous protègent efficacement contre les cybermenaces :
- Utilisez un mot de passe fort et unique pour chaque compte. Changez les mots de passe par défaut de vos appareils. Activez l’authentification à double facteur lorsque vous le pouvez.
- Configurez les mises à jour automatiques sur les appareils et logiciels critiques, ou installez-les dès que disponibles.
- Sécurisez vos appareils et vos connexions à l’aide d’un antivirus et d’un VPN. Si vous utilisez ExpressVPN, activez Threat Manager pour bloquer les traqueurs et les sites malveillants.
- De même, activez et configurez correctement votre pare-feu pour bloquer l’accès indésirable. Assurez-vous qu’il n’y a pas de règles laissées ouvertes qui permettraient à une backdoor d’établir une connexion.
- Restez vigilant quant aux extensions que vous installez. Ne téléchargez pas de fichiers à partir de sources non fiables. Utilisez des outils d’analyse de fichiers avant de les ouvrir.
Sécurisez vos données avec ExpressVPN
Un VPN (réseau privé virtuel) peut vous protéger des backdoors en sécurisant la communication entre votre appareil et un serveur, ce qui empêche l’interception ou la manipulation de vos données. En masquant votre adresse IP, il est plus difficile de vous localiser et de vous cibler pour une attaque backdoor. Si la porte dérobée est déjà installée sur le réseau, le VPN peut limiter les risques de propagation grâce au chiffrement VPN.
ExpressVPN offre des fonctionnalités avancées conçues pour protéger votre vie privée en ligne, tout en vous garantissant une expérience plus sûre et plus fluide. Pour renforcer votre confidentialité, nous n’enregistrons pas vos journaux de connexion. Tandis que notre protocole VPN, Lightway, allie sécurité et rapidité pour assurer des performances optimales en matière de chiffrement.
FAQ : Qu’est-ce qu’une backdoor
C’est quoi une backdoor ?
Une backdoor est un mécanisme permettant à un attaquant d’accéder à distance et à un système ou un réseau, à l’insu de l’utilisateur. Il contourne les mécanismes de sécurité traditionnels pour offrir un accès secret et prolongé au système.
Comment appelle-t-on un programme écrit pour profiter d’une vulnérabilité de sécurité connue ?
Un tel programme est appelé exploit. Il est conçu pour tirer parti d’une faiblesse spécifique dans un logiciel ou un système. Les exploits peuvent permettre d’injecter du code malveillant ou d’établir un accès non autorisé.
Les logiciels espions sont-ils une porte dérobée ?
Certains logiciels espions (spyware) peuvent inclure des portes dérobées pour permettre un contrôle à distance du dispositif. Mais les logiciels espions ne sont pas des portes dérobées. Un spyware collecte discrètement des informations personnelles sans le consentement de l’utilisateur. Tandis qu’une porte dérobée permet un accès non autorisé à un système à distance.
Quelle est la différence entre une backdoor et un exploit ?
Une backdoor permet à un attaquant d’accéder à un système à distance, de manière prolongée et secrète. Tandis qu’un exploit est un programme ou une technique qui profite d’une vulnérabilité de sécurité spécifique pour exécuter un code malveillant ou contourner les protections d’un système.
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